Descriptif: longtemps réuni aux Myrmica, ce genre s’en sépare aisément, à première vue, par l’absence d’épines médiaires chez les ouvrières et reines, la grande taille, la massue antennaire de 5 articles. Mais il y a aussi d’excellentes caractères dans les mandibules, très dentées (18 dents chez la femelle, 14 chez le mâle, jamais plus de 10 chez Myrmica) et les volsellas du mâle.
La biogéographie est moins distincte. Alors que les Myrmica sont certainement d’origine asiatique, les Manica ont une seule espèce européenne, allant jusqu’en Sibérie, et 5 espèces nord-américaines, dont une parasite: ce groupe paraît donc provenir du Nouveau Monde.
Biologie analogue à celle des Myrmica du groupe scabrinodis.
L’espèce est peu variable dans son domaine, et, contrairement aux Myrmica, n’a donné lieu à aucune création de races et variétés, malgré le zèle de Forel et Bondroit pour ce genre de travail. Sa forte taille permet d’ailleurs de bien voir les détails à la loupe et d’éviter les confusions.
Commun en montagne, de 900 à 1 800 m, sauf dans les Pyrénées où il manque totalement. Europe centrale et orientale, Allemagne du sud, Oural près de la Caspienne, Sibérie. Nord de l’Apennin, Asie mineure, Caucase. Absent en Espagne. Atteint çà et là 2 200 m à 2 400 m, en Suisse. Très proche de la région méditerranéenne à La Turbie (Alpes-Maritimes), vers 900 m sur pelouse.
Biologie: fait de grands nids superficiels, parfois de plus de 100 m2, dans des terrains en pente faible mais peu argileux : sablonneux ou fissurés.
Reines nombreuses (espèce polygyne). Fourmilières sous les pierres, plus rarement sous les mousses. L’optimum en France est de 1 000 à 1 600 m sur granite, dans les forêts de conifères exposées au nord : la localité la plus riche en Manica observée par moi est à l’ouest de La Louvesc (Ardéche), non loin de Lyon et déjà sur le Massif central granitique. Mais l’espèce peut habiter du calcaire sans arbres dans les Alpes. Ne fait pas d’ordinaire plus de 2% des fourmilières locales. Piqûre pénible, mais rarement effectuée. Fourmi très combattive, repoussant les Formica.
La fondation est indépendante et semi-claustrale, je vous invite donc à lire le présent post pour de plus amples informations sur ce type de fondation ou en plus court, la gyne a besoin de se nourrir pendant cette période, elle n’a pas de réserves (contrairement à une gyne Lasius) et elle nourrit donc ses larves avec ce qu’elle fourrage (miellat et insectes sont indispensables)
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